Hebdomadaire Akhbar al-Adab
27 décembre 2009
p. 4
Chercheurs internationaux : non à la fermeture du CEDEJ
Signée par un grand nombre de chercheurs et de personnalités concernées, une pétition circule autour de la fermeture annoncée du service de documentation du CEDEJ. La pétition fait référence à la réunion de l’Ambassadeur de France avec les personnels du centre, au cours de laquelle il a annoncé la fermeture totale et définitive du service de documentation, le licenciement de l’ensemble du personnel de ce secteur, 7 recrutés locaux, ajoutant qu’une deuxième vague de licenciements interviendrait au cours des mois prochains. Dans cette même réunion, il avait évoqué également l’éventualité d’une délocalisation partielle du CEDEJ à Alexandrie, en accompagnement d’un nouvel axe de recherche sur l’UpM.
Les signataires de la pétition expriment leur indignation et leur inquiétude, tant par rapport à une décision de fermeture, prise « en dehors de toute évaluation scientifique sérieuse », que vis-à-vis de mesures de licenciement brutales et abusives, décision et mesures, exprimant une conception inquiétante de la gestion de l’activité de recherche publique.
L’importance de la pétition vient de ce qu’elle a reçu l’appui de la quasi-totalité de chercheurs ayant fait un passage par le CEDEJ, dans un moment où l’autre de leur parcours professionnel. Elle a été lancée par un groupe comportant notamment Ghislaine Alleaume, Jean-Claude Vatin, deux anciens directeurs du CEDEJ, Michel Camau ancien directeur de l’IRMC de Tunis, Nadine Picaudou, professeure à Paris I, ainsi que Frédéric Vairel, Vincent Battesti, François Ireton et Anne-Marie Moulin, tous anciens chercheurs du CEDEJ.
De son côté le personnel annonce qu’une négociation avec l’Administration a commencé, les licenciés étant représentés par le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux. Certains d’entre eux précisent que,« il est clair que l’Administration a décidé du sort du personnel, du secteur de documentation comme partie de l’institution, reste le sort des livres ».
Marc Lavergne, directeur du CEDEJ a déclaré à Akhbar al-Adab, que la fermeture décidée est provisoire, en attendant de trouver un autre local pour abriter le CEDEJ, celui-ci étant installé pour l’heure dans les bâtiments du Consulat de France, et ne versant pas de loyer, une location signifiant de trouver des financements supplémentaires. Marc Lavergne a rajouté qu’une raison supplémentaire de fermeture de la bibliothèque ce sont les livres : « il y en a 40000, dont les deux tiers en langue arabe. Il faut trouver un lieu de stockage adéquat. La bibliothèque est surchargée et son aspect est inacceptable ».
Marc Lavergne a rajouté que ces derniers temps, le CEDEJ a versé plus de salaires qu’il n’a reçu de financements. Il justifie des départs du personnel qui prennent effet en mars prochain, en invoquant la nouvelle phase dans laquelle entre le CEDEJ et pour laquelle de nouvelles compétences techniques et spécialités sont nécessaires : « La documentation couper coller c’est terminé ». Il a rajouté que les personnels percevaient des salaires supérieures à ceux versés aux employés égyptiens dans les administrations publiques. « Cela fait dix ans que mes prédécesseurs les préviennent : ils n’ont pas voulu se moderniser ».
Il par ailleurs rajouté que le CEDEJ aiderait les licenciés à trouver des emplois. Interrogé sur la nature de cette aide, il a répondu que le centre aidait pour la présentation de soi et la rédaction des CV.